Linogravures et tampons, 30 x 40 cm.
Au travers de la fenêtre du train, un spectacle s’offre au voyageur. Isolé de tout, sauf de lui-même, le passager observe les paysages, tantôt urbains, tantôt sauvages, vastes et inaccessibles pour certains.
Tel un travelling latéral semblable à celui du cinéma, la nature défile à toute vitesse tandis que les passagers immobiles, échangent des signes avec l’extérieur de l’autre côté de la vitre.
Ces décors infinis, vus au travers de ce cadre rectangulaire que j’aime souligner de noir dans mes gravures, sont inspirés de mes souvenirs effectués en train dans ma jeunesse, entre le Portugal et l’Italie mais également de mes voyages plus récents en voiture. Les deux véhicules offrent l’expérience d’un « poste d’observation mobile dont la vitesse fait loupe» pour reprendre les mots de Victor Hugo dans ses récits intitulés « En voyage ». Les détails proches deviennent des formes étirées dont seule la trace colorée persiste tandis que l’œil s’attarde à zoomer sur les plans éloignés.
La nature devient une scène traversée par de multiples trajectoires parmi lesquelles des lignes de chemins de fer et des réseaux autoroutiers se croisant dans l’immensité végétale et minérale.
Le spectateur devient alors à la fois scénographe et comédien, choisissant sa destination et le signe qu’il souhaite laisser voir.