« Suspendue au-dessus des herbes qui s’étirent
Je ralentis intérieurement
Tandis que dehors, les branches s’affolent
Mon regard s’attarde sur l’horizon
Entrecoupé par les ombres
Contemplative,
je m’abandonne au temps qui file. » Nathalie Douillard 2025
Au travers de la fenêtre du train, le voyageur, isolé de tout, sauf de lui-même, observe les paysages, tantôt urbains, tantôt sauvages, vastes et inaccessibles pour certains.
Ces décors infinis, vus au travers de ce cadre rectangulaire que j’aime souligner de noir, sont inspirés de mes souvenirs effectués en train dans ma jeunesse, entre le Portugal et l’Italie mais également de mes voyages plus récents en voiture. Les deux véhicules offrent l’expérience d’un « poste d’observation mobile dont la vitesse fait loupe» pour reprendre les mots de Victor Hugo dans ses récits intitulés « En voyage ». Les détails deviennent des formes étirées dont seule la trace colorée persiste tandis que l’œil s’attarde à zoomer sur les plans éloignés.
La contemplative restitue ces deux espaces temps, l’un ralenti à l’intérieur du wagon et l’autre rapide à l’extérieur. L’aquatinte travaillée au brunissoir comme une manière noire permet un jeu de clair/obscur, tandis que le choix des grains savamment posés, étire le paysage extérieur.







